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Morrice, imaginant qu’elle n’avait hésité que parce qu’elle n’était pas de son avis ; j’en parle seulement d’après ce qu’on en dit, et sur ce qu’en pense le public.

Dans ce moment, ils furent joints par M. Monckton, et quelques gentilshommes du voisinage, qui se trouvaient chez lui en visite. Sa passion n’était point de nature à lui faire désirer la solitude ; son caractère ne le portait point à se priver d’aucune des jouissances qu’il pouvait se procurer. La conversation devint générale, et elle continua de même jusqu’au moment où Cécile prit congé pour s’en aller. M. Monckton lui donna la main pour la conduire à sa voiture, et tout en marchant, il lui parla de quelques changements qu’il méditait, et sur lesquels il souhaitait avoir son avis. Son but, en l’arrêtant, était de découvrir ce qu’elle pensait de la réception qu’on lui avait faite, et si elle soupçonnait encore que milady Marguerite fût jalouse d’elle ; pensant, d’après ce qu’il savait de sa prudence et de sa délicatesse, que si elle