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M. Delvile, dont je serais enchanté de faire la connaissance. M. Delvile, pensa Cécile, n’en serait que très-médiocrement flatté. Elle se contenta de lui dire qu’il n’y avait point d’apparence qu’elle passât l’hiver chez M. Delvile.

Oui, mademoiselle, il est vrai, s’écria-t-il, je prévois que d’ici à ce temps-là vous deviendrez absolument maîtresse de vos actions ; et alors j’imagine que vous aurez votre maison, ce qui vaut beaucoup mieux à toutes sortes d’égards. Je ne pense pas de même, dit milady Marguerite, mademoiselle fera beaucoup mieux de se marier, et en attendant, de se choisir quelqu’un de raisonnable, chez qui elle puisse vivre sans inconvénient jusqu’à cet heureux moment.

Rien de plus juste, milady, reprit-il ; une jeune demoiselle qui vit seule, s’expose à mille dangers. Quelle espèce d’habitation, mademoiselle, est le château de M. Delvile ? J’ai ouï dire qu’il possédait beaucoup de terres et une grosse maison. — C’est un vieux château, situé