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mariée ; si M. Monckton avait été réellement votre ami, il aurait cherché à vous procurer un établissement. Je n’étais, dit Cécile avec dignité, ni assez pressée, ni assez indiscrète pour exiger une pareille preuve d’amitié de la part de M. Monckton. — Mademoiselle, s’écria Morrice, quelle affreuse nuit que celle que nous passâmes au Vaux-Hall ! Pauvre Harrel ! je l’ai extrêmement plaint. Je n’ai pas eu le courage depuis de vous revoir, non plus que madame Harrel. Aussi-tôt que j’ai su que vous étiez chez M. Delvile, j’ai pensé à vous faire visite ; car je vous avoue que je n’aurais jamais pu prendre sur moi de retourner chez madame Harrel. Vous n’avez nul besoin d’excuse repartit Cécile ; j’étais, dans cette circonstance, très-peu disposée à recevoir ou à m’occuper de visites. C’est ce que j’ai pensé, mademoiselle, répondit-il, et ce qui a été cause que je me suis si peu pressé ; je tâcherai cependant, mademoiselle, de réparer l’hiver prochain ma négligence : d’ailleurs, je vous serais très-obligé de vouloir bien me présenter à