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le nom de Delvile, il comprit aisément, ou qu’ils s’étaient séparés sans explication, ou qu’ils en avaient eu une dont Cécile avait été offensée. Il conclut delà que, puisque l’épreuve qu’il avait le plus redoutée était enfin terminée, et qu’elle avait quitté mécontente l’asyle qu’elle avait recherché avec tant d’empressement, Delvile lui-même ne souhaitait point un mariage qui ne devait vraisemblablement plus avoir lieu : il ne voyait donc plus rien qui pût s’opposer au succès de ses vœux.

Cécile se retrouvait dans les lieux où elle l’avait regardé comme le premier des hommes ; il savait que pendant son absence, personne ne s’était établi dans le voisinage, qui fût en droit de lui disputer cette prééminence ; il allait avoir la liberté de la voir aussi souvent qu’il le voudrait. Ses espérances et sa confiance augmentèrent au point qu’il commença même à se réjouir du penchant qu’elle avait témoigné pour Delvile, se flattant qu’il lui inspirerait pour un temps un