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événement aussi imprévu étaient sans bornes, il le regardait comme une faveur du sort, et concluait qu’après avoir échappé au péril dont le séjour au château de Delvile le menaçait, il n’avait plus rien à redouter, et que tout concourrait par la suite à favoriser ses vues.

La satisfaction de Cécile en le revoyant fut aussi sincère, quoique moins vive que la sienne : mais cette conformité de sentiments dura peu ; car, lorsqu’il s’informa de ce qui s’était passé au château, et des raisons qui l’avaient obligée à le quitter, ses efforts pour en faire un détail succinct, évitant, autant qu’elle put, de s’appesantir sur certaines circonstances, lui rendirent cette première partie de son récit fort pénible ; et lorsqu’elle en vint aux événements qui s’y étaient passés, et qu’il s’apperçut de la répugnance qu’elle avait à s’expliquer, de l’air mortifié dont elle écoutait ses questions, et du déplaisir visible qui se mêlait à sa tristesse toutes les fois qu’elle prononçait