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aboyant contre ceux qui cherchaient à le renvoyer. Touchée de l’attachement de cet animal, et de cette preuve de reconnaissance des bontés qu’elle avait eues pour lui ; persuadée d’ailleurs que c’était à cause d’elle que son maître l’avait oublié, elle voulut cependant l’éloigner, et elle pria le laquais de madame Delvile de s’en charger et de le remettre à quelqu’un du château.

Ce petit événement, quoique peu remarquable, fut pourtant le plus considérable de tout le voyage ; elle arriva sans accident chez madame Charlton. La vue de son ancienne amie lui causa une satisfaction qui lui était depuis long-temps étrangère : elle fit renaître sa première affection, et avec elle un sentiment qui approchait du calme de ses premières années ; elle se retrouvait dans la maison où rien ne lui avait jamais causé d’inquiétude ; elle jouissait de la société qui avait autrefois comblé tous ses desirs, et elle revoyait les mêmes scènes, les mêmes personnes et les mêmes objets qu’elle