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M. Delvile, et ajouta d’une voix émue : Vous trouverez, j’espère, tout le monde à Bristol beaucoup mieux que vous ne vous y attendez.

Je m’en flatte, repartit-elle ; j’espère aussi que vous trouverez madame Charlton en bonne santé, heureuse, et telle que vous l’avez laissée ; mais qu’elle ne m’efface pas de votre souvenir, et n’imaginez jamais que parce qu’elle vous a connue avant moi, elle vous aime davantage. Je doute qu’elle puisse avoir des raisons de vous être aussi tendrement attachée que je le suis. Ah ! madame, s’écria Cécile, ses yeux se remplissant de larmes, séparons-nous ; que deviendra cette force d’esprit, que vous attendez de moi, si je vous écoute plus long-temps ! Vous avez raison, ma chère amie, reprit madame Delvile, trop de tendresse amollit le courage. Après quoi, l’embrassant affectueusement : Adieu, s’écria-t-elle, charmante Cécile, douce, vertueuse et aimable créature, adieu !… Vous emportez avec vous mes regrets,