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lendemain de bonne heure, elle prit congé dès la veille de milady Pemberton, de mylord Derfort et de son fils. Madame Delvile la suivit dans son appartement. Elle lui témoigna de la manière la plus tendre et la plus flatteuse le regret qu’elle avait de la perdre ; mais sans parler de son retour, ni la questionner sur le temps qu’elle comptait séjourner, elle la pria de lui donner souvent de ses nouvelles, et l’assura, qu’après sa propre famille, elle était la personne du monde dont elle faisait le plus de cas. Elles restèrent ensemble si long-temps, qu’il était presque jour quand elles se séparèrent ; alors madame Delvile se levant, voyez, lui dit-elle, avec quelle peine je vous quitte ; il n’y avait qu’un intérêt aussi cher que celui qui m’appèle, qui pût m’engager à consentir à votre absence, ne fût-ce que pour une heure : mais la vie est semée de peines et de chagrin ; les souffrir patiemment, ou s’en laisser abattre, est tout ce qui distingue la force et le courage, de la faiblesse et de