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moitié sérieusement, que toute la compagnie y vînt avec elle.

Le temps que milady Pemberton s’était proposé de passer au château était déjà expiré, et son père devait l’envoyer chercher au premier jour. Madame Delvile écrivit à son mari qu’elle ne tarderait pas à s’y rendre avec les deux lords, qui ne voulurent point qu’elle y allât seule, et assurèrent qu’ils étaient résolus à l’y accompagner.

Cécile se trouvait alors dans la situation la plus embarrassante ; elle savait que rester au château, c’était en éloigner Delvile ; aller avec sa mère à Bristol, c’était le forcer à la voir. Sa fierté et sa prudence lui interdisaient également ce dernier parti ; et madame Delvile même paraissait évidemment desirer qu’elle ne le prît pas, puisque toutes les fois qu’il était question de ce voyage, ce n’était jamais à elle qu’elle adressait la parole. Tout ce qu’elle put imaginer pour se tirer d’une position si pénible, fut de demander la permission de faire incessamment une visite à son