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tant de mes souhaits, quelque longue que soit mon absence, et quelqu’éloignés que soient les climats qui nous sépareront. En finissant ces derniers mots, il se hâta de partir. Mais Cécile, cédant à un mouvement de surprise, trop subit pour pouvoir y résister, s’écria : Les climats ? Comptez-vous donc sortir hors du royaume. — Oui, répondit-il avec vivacité, pourquoi y resterais-je ? Il ne faudrait que peu de temps pour le parcourir, et ce serait une imprudence que de penser à revenir si-tôt. Pendant une absence aussi courte, quelle autre idée que celle de vous revoir, pourrait m’occuper ? Et en vous revoyant, quel autre sentiment éprouverais-je que celui d’un plaisir dangereux et d’une satisfaction que je dois fuir ?… Tous mes combats se renouvelleraient ; il faudrait encore m’arracher des lieux que vous habiteriez ; les passions dont mon cœur est actuellement agité, reprendraient de nouvelles forces, peut-être encore moins supportables que les premières… Non… mes forces ne pour-