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quelque malheur, fit rentrer promptement son amie dans le sallon ; et sortant toute de suite, elle vit paraître, avec autant de satisfaction que de surprise, M. Harrel lui-même. Elle courut faire part à sa femme de cette bonne nouvelle, et il la suivit immédiatement. Madame Harrel s’empressa de lui dire combien il l’avait inquiétée, et Cécile lui témoigna la joie que lui causait son retour ; mais la satisfaction de l’une et de l’autre ne fut pas de longue durée. Il entra d’un air furieux et menaçant, le chapeau sur la tête et les bras croisés. Il ne répondit rien à tout ce qu’elles lui dirent ; mais ayant poussé la porte avec le pied, il se jeta sur un sopha. Cécile voulait se retirer ; M. Harrel lui saisit la main, pour l’en empêcher. Ils restèrent quelques minutes dans cette situation ; et M. Harrel se levant tout-à-coup, s’écria : avez vous quelques paquets à faire ? Des paquets, répéta madame Harrel, dieu nous soit en aide ! Pourquoi ? Il faut que je quitte l’Angleterre, je partirai demain matin.