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même cette idée ainsi que la sœur, et que sans la familiarité et la pétulance grossière de la mère, l’un et l’autre auraient eu soin de ne pas la manifester si-tôt. Elle se trouvait obligée par-là, malgré la pureté de ses intentions, de restreindre à leur égard une libéralité qu’elle aurait désiré pouvoir exercer dans toute son étendue. Il ne lui était même plus libre comme auparavant, de faire des visites à mademoiselle Belfield ; la prudence et le soin de sa réputation semblaient lui interdire tout commerce avec cette famille. Est-il donc si difficile, s’écriait-elle, de faire un bon usage des richesses, tandis que ceux qui en sont privés, imaginent qu’il n’est rien de si aisé que d’en disposer à propos !

On lui remit, aussi-tôt qu’elle fut rentrée chez elle, une lettre de la part de M. Marriot, jeune homme riche, simple et sans prétention, qui lui avait été présenté le jour de la fête. Cette lettre contenait une déclaration de la passion qu’elle lui avait inspirée la veille, et des plaintes amères de ce que M. Harrel avait refusé