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exiger qu’il renonçât à son voyage, sans savoir comment il en sera récompensé ? C’est une affaire que vous devez arranger avec lui, répartit Cécile. Il m’est impossible de m’arrêter plus long-temps.

Cécile, dont la pitié pour la pauvre Henriette, qui rougissait de honte, l’empêchait de réprimer plus sérieusement la familiarité et l’étourderie de sa mère, se contenta, pour toute réponse, de prendre congé de la timide Henriette, en lui faisant mille amitiés. Madame Belfield ajouta encore : quant au présent, mademoiselle, dont vous avez bien voulu nous gratifier, ma fille pourra vous certifier qu’il sera employé tout entier aux besoins de mon fils. Je l’avais plutôt destiné à ceux de votre fille, reprit Cécile ; mais pourvu qu’il puisse être utile à l’un de vous, mon but sera suffisamment rempli.

Cette conversation qui fit connaître à Cécile que madame Belfield était fermement persuadée qu’elle avait de l’inclination pour son fils, lui donna beaucoup d’inquiétude ; elle craignit qu’il n’eût lui