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faut attribuer sa conduite qu’à son trop de modestie.

Cécile la fixa d’un air si surpris et si fâché, que madame Belfield soupçonnant qu’elle avait été trop loin, ajouta : Je vous prie de ne pas prendre en mauvaise part ce que je viens de vous dire ; car nous autres mères de famille, parlons ordinairement plus franchement que les demoiselles. Je me serais bien gardée d’en dire autant, si je n’avais pas craint que vous interprétâssiez la négligence ou la lenteur de mon fils à son désavantage, et qu’il ne vînt à la fin à perdre vos bontés, et cela uniquement pour avoir eu trop d’égards et de respect pour vous. Oh, ma chère mère ! s’écria mademoiselle Belfield, dont le visage était tout en feu, je vous prie……

De quoi s’agit-il donc ? s’écria madame Belfield ; vous êtes toute aussi craintive et réservée que votre frère ; et si nous l’étions tous autant, quand parviendrions-nous à nous entendre ? Pas de si-tôt, à ce que je crois, dit Cécile en se levant.