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cœur de Delvile lui était dévoué, et que le courage, ou une occasion plus convenable étaient tout ce qui lui manquait pour déclarer ses sentiments. Pourquoi donc la fuir, s’il l’aimait ? pourquoi, s’il ne l’aimait pas, paraître si troublé lorsqu’elle s’était expliquée, lorsqu’elle avait déclaré qu’elle n’avait pas le moindre engagement ?

Elle s’était flattée cependant, qu’il ne faudrait que très-peu de temps pour dévoiler ce mystère. Dans deux jours se donnait la fête, au moyen de laquelle M. Harrel prétendait en imposer au public et à ses créanciers, par une apparence de richesse à laquelle personne ne croyait plus ; et Delvile, aussi bien que tous ceux qui avaient été présentés chez M. Harrel, avait été invité des premiers, et avait accepté. Il avait promis d’y venir dans un temps où l’explication, qui semblait avoir mis un terme à leur liaison, n’avait point encore eu lieu. S’il manquait à s’y rendre, elle ne douterait plus que ses conjectures à son égard ne