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de cette folle délicatesse. Il faudra cependant, jusqu’à ce qu’il soit un peu plus maître de lui-même, user d’une grande circonspection pour adoucir son humeur. La maladie, le chagrin et la pauvreté l’ont accablé à la fois : nous aurions par conséquent tort de nous étonner de le trouver aussi peu traitable, son âme étant affaissée autant que son corps est épuisé. Cécile le confirma dans ces sentiments, et leur donna même une nouvelle force, en l’assurant qu’elle pensait précisément comme lui. L’intérêt qu’elle prit au succès de ses soins, l’engagea à les redoubler. Depuis ce moment, il trouva presque tous les jours occasion de la voir chez elle. L’intérêt qu’elle prenait à M. Belfield lui donnait le droit de lui faire part de toutes ses démarches : tantôt, il avait des lettres à lui montrer, ou quelque nouveau projet à lui communiquer ; tantôt, à se plaindre d’un refus, ou à lui faire appercevoir quelque lueur d’espérance. Cependant, quoique ses liaisons avec Cécile devinssent tous les jours plus intimes ; quoique ses attentions