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l’en tirer. Il écouta son conseil avec la plus grande attention, l’assura qu’elle se trompait sur l’état de ses affaires, qu’il se flattait de pouvoir bientôt rétablir, ayant eu la veille une veine étonnante de bonheur ; que pour peu qu’elle durât, il ne tarderait guère à acquitter ses dettes, et se retrouverait bientôt dans son premier état.

Cet aveu, qui prouvait qu’il n’avait point abandonné le jeu, fut un nouveau chagrin pour Cécile, qui ne craignit pas de lui représenter combien on devait peu compter sur une ressource aussi incertaine, et les maux inévitables qui en étaient la suite. Elle ne fit cependant pas la moindre impression sur son esprit : il l’assura qu’il ne doutait pas d’avoir, avant peu, de bonnes nouvelles à lui apprendre, et que se confiner à la campagne, était une ressource à laquelle on ne devait jamais avoir recours qu’à la dernière extrémité. Cécile, piquée et affligée de leur folie et de leur aveu-