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aussi honnête redoubla son amitié et son estime pour M. Monckton : elle refusa cependant d’abord d’accepter son offre, craignant que cela ne le dérangeât ; mais lorsqu’il l’eut assurée qu’il avait actuellement chez son banquier une plus grosse somme qui n’était point placée, et lui eut promis qu’il recevrait d’elle le même intérêt qu’il aurait retiré des fonds publics, elle accepta avec joie sa proposition. Il fut arrêté qu’ils enverraient chercher cet usurier pour satisfaire aux engagements qu’elle avait pris avec lui. Ils se séparèrent ; Cécile était flattée et reconnaissante de l’empressement que son ami montrait à l’obliger, n’en soupçonnant pas le motif, et croyant ne le devoir qu’à sa générosité.

Cette vertu était cependant une de celles dont M. Monckton méritait le moins qu’on lui fît honneur ; c’était l’homme du monde le plus rusé et le plus pénétrant, très-attentif à ses intérêts, et profitant de tout ce qui pouvait les favoriser. Dans le service qu’il rendait à Cécile, le plaisir de