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être empêché ; et Cécile se repentait presque du conseil qu’elle lui avait donné, quoique le peu d’effet qu’avaient produit ses derniers secours, prouvât que l’état des affaires de ce malheureux tuteur était trop désespéré pour qu’on pût y remédier. Il fit alors des questions qui montraient combien il chérissait sa sœur, et supplia Cécile de lui apprendre jusqu’aux moindres particularités de cet affreux événement. Elle montra ensuite le paquet ; mais ni l’un ni l’autre n’eut le courage de l’ouvrir : et concluant que le contenu serait vraisemblablement son testament, ils résolurent de n’en faire la lecture qu’en présence d’une troisième personne. Elle proposa, pour ne point perdre de temps, d’appeler M. Delvile. M. Arnott y consentit sans hésiter, et elle l’envoya prier de lui accorder un moment d’audience. On lui fit dire qu’elle pouvait venir dans le sallon, où il se trouvait avec sa femme et son fils. Elle n’y fut pas aussi bien reçue que la première fois. M. Delvile paraissait chagrin