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froidement. Je vais partir à l’instant. Et ne voulez-vous pas, dit-il avec encore plus d’aigreur, vous procurer auparavant le plaisir de voir les sergents s’emparer de ma maison, et votre amie Priscille me suivre en prison ? Bon dieu, monsieur ! s’écria Cécile, pouvez-vous me faire une pareille question ? Est-ce là le traitement que j’ai mérité ? Oh non ! s’écria-t-il avec vivacité ; si je pensais ainsi… Se levant ensuite, et se frappant le front, il se mit à marcher avec beaucoup d’agitation. Madame Harrel se leva aussi, et se retira en pleurant amèrement.

Voulez-vous du moins consentir, dit Cécile après qu’elle fut partie, à laisser Priscille avec moi, jusqu’à ce que vos affaires soient arrangées ? Lorsque j’irai habiter ma propre maison, elle m’y suivra ; et en attendant, je suis sûre que celle de M. Arnott lui sera toujours ouverte. Non, non, répondit-il ; elle est indigne d’une pareille indulgence ; elle n’a nulle raison de se plaindre ; elle a