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elle supplia madame Harrel de se retirer, et de tâcher de passer tranquillement la nuit, lui promettant de réfléchir à ce qu’il serait possible de faire pour elle. Elle avait été sa première, et autrefois sa meilleure amie ; les conseils de Cécile la privaient maintenant de la ressource assurée qui lui restait dans son frère ; il lui paraissait qu’il y aurait de la cruauté à refuser de la secourir dans cette circonstance, quoiqu’il y eût de l’équité à ne donner aucun secours à son mari ; elle chercha donc à accorder sa raison avec sa pitié, et convint que, quoiqu’elle ne voulût plus rien donner à M. Harrel, tandis qu’il resterait à Londres, cela n’empêcherait pas que de temps en temps elle ne fournît à ses besoins, lorsqu’il serait une fois établi ailleurs, et qu’il y vivrait avec plus de sagesse et d’économie.