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que renfermaient ces paroles augmentèrent les terreurs de madame Harrel, et alarmèrent extrêmement Cécile. Elles restèrent ensemble jusqu’à l’heure du thé, et défendirent qu’on laissât entrer personne. M. Harrel revint alors, et au grand étonnement de Cécile, amena M. Marriot avec lui. Il présenta ce jeune homme aux deux dames, comme une personne dont il desirait fort de cultiver la connaissance et l’amitié. Madame Harrel le vit entrer avec un peu de surprise, après quoi elle n’y pensa plus. Il n’en fut pas de même de Cécile, dont l’esprit plus clairvoyant lui fit faire des réflexions plus sérieuses. Il n’y avait que quelques semaines que M. Harrel s’était opposé aux visites de M. Marriot ; et à présent il l’introduisait lui-même, et le recevait avec la distinction la plus flatteuse ; il revenait de la meilleure humeur possible, et bien différent de ce qu’il était en sortant. Un changement aussi subit dans sa conduite et dans ses manières lui fit penser qu’il fallait qu’il en fût arrivé