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dra pas de toute la semaine. Je ne crois pas qu’il existe un autre Juif dans le royaume qui veuille me fournir de l’argent aux mêmes conditions ; ce sont de si vilains usuriers, que je frémis de la seule idée d’avoir quelque chose à démêler avec eux.

Cécile, qui comprit parfaitement bien où il en voulait venir, était trop révoltée de sa profusion et de son peu de délicatesse, pour avoir la moindre envie de rien changer à la destination de l’argent qu’elle venait de recevoir : elle se contenta simplement de dire que cela était bien fâcheux. Oh ! il n’y a réellement rien au monde de plus désespérant, s’écria-t-il ; car l’intérêt exhorbitant que je serai obligé de donner à un de ces usuriers, sera autant d’argent dépensé en pure perte.

Cécile, continuant à ne faire aucune attention à ces différentes insinuations, se mit à déjeûner. M. Harrel dit alors, qu’il prendrait le thé avec elles ; un moment après il s’écria, comme se rappelant tout-à-coup quelque chose qu’il aurait oublié :