Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans témoins. Il eut bientôt démêlé sur son visage l’agitation de son âme et, après des assurances d’estime et d’amitié, il lui demanda la permission de lui parler librement. Elle lui répondit qu’il ne pourrait lui faire un plus grand plaisir. Qu’il me soit permis, lui dit-il, de vous demander si la crainte que j’avais, lorsque vous quittâtes la province de Suffolck, de l’influence du séjour de Londres sur vos sentiments, n’était pas fondée, et si vous avez la même confiance aujourd’hui que vous montriez alors.

Lorsque je vous déclare, répliqua Cécile, que votre question ne me fait aucune peine, je crois y avoir suffisamment répondu ; car si je m’étais apperçue du moindre changement, elle ne pourrait que me chagriner et m’embarrasser. Bien loin cependant de me trouver exposée au danger dont vous me menaçâtes, d’oublier Bury, ses habitants et ses environs, ce sont encore les seuls objets dont je m’occupe avec plaisir, puisque Londres, loin de m’enchanter, n’a pas même répondu à