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ses conseils. Elle lui fit part des motifs qui l’avaient engagée à aller loger à la place de Saint-James, de l’opiniâtreté incorrigible avec laquelle M. Harrel continuait à encourager les poursuites du chevalier Ployer. Elle le pria très-sérieusement de lui servir d’interprête dans une affaire dont elle était incapable de se tirer par elle-même, en voulant bien s’expliquer avec M. Harrel, de voir le chevalier, et d’insister fortement auprès de lui pour qu’il renonçât à des prétentions que rien n’autorisait. Je n’agirai, répondit M. Monckton, ni ne vous dirai ce que j’en pense, qu’autant que je serai mieux informé ; d’ailleurs, je suis persuadé qu’il y a là-dessous un mystère trop embrouillé pour que nous puissions encore le démêler. M. Harrel a sûrement quelques vues particulières, en témoignant un si grand zèle pour les intérêts du chevalier ; il n’est pas même difficile de concevoir la nature dont elles peuvent être. L’amitié, chez un homme aussi léger que lui, n’est qu’un mot, un simple prétexte pour au-