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à chérir un penchant qu’elle avait d’abord cherché à réprimer ; elle se livra sans peine à la douce espérance de se voir unie pour toujours à celui qui méritait si bien le don de son cœur et de sa fortune. À la vérité, rien ne l’avait encore assurée que l’affection de Delvile répondît à la sienne ; mais elle avait mille raisons de s’en croire aimée, et d’imaginer que l’erreur où il avait été sur ses prétendus engagements, soit avec M. Belfield, soit avec le chevalier Floyer, l’avait seule empêché de déclarer ses sentiments, qui reprendraient toute leur vivacité, dès que cette erreur serait dissipée. Son projet était donc d’attendre patiemment une explication qu’elle n’était pas fâchée de voir retardée, pour avoir plus de temps et un plus grand nombre d’occasions de bien examiner son caractère, et pour ne point s’exposer par la suite à se repentir de trop de précipitation.