Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Belfield, j’imagine que vous voudrez bien me permettre, sans chercher pourtant à offenser son antagoniste, d’avouer que sa conduite, quoiqu’un peu trop vive, m’avait absolument prévenu en sa faveur. Je me flatte que vous ne croyez pas, répondit Cécile, qu’une offense faite à son antagoniste dût en être une pour moi. Quelle qu’ait été mon idée, répliqua-t-il en la fixant d’un air d’étonnement, je n’ai certainement jamais desiré qu’une sympathie mutuelle fût décidément établie entre vous. N’ayant pu parvenir hier au soir à voir M. Belfield, mon inquiétude m’a empêché de fermer l’œil de toute la nuit ; et dès que le jour a paru, je suis retourné chez lui. Que vous êtes bon ! s’écria Cécile ; vos soins n’ont point été infructueux ?

Eh bien, Monsieur ? — je l’ai vu, tout était fini ; et il sera dans peu en état, si vous daignez lui accorder cette grâce, de venir vous remercier de l’intérêt que vous prenez à lui. — Il est donc blessé ? — Il l’est légèrement. Quant au chevalier, il