Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.

montra la bibliothèque, la priant d’en user comme de la sienne, et lui recommandant très-obligeamment de ne pas oublier qu’elle se trouvait dans une maison où tout était à ses ordres.

Le jeune Delvile ne parut qu’à l’heure au dîner. Cécile se rappelant la singularité de leur dernière entrevue, rougit beaucoup la première fois qu’elle rencontra ses regards ; mais son air naturel, sa conversation qui fut générale, et le soin qu’il eut de ne rien dire qui lui pût donner de l’inquiétude, firent qu’elle se remit bientôt de son trouble.

Les moments qu’elle passa avec madame Delvile lui firent bientôt connaître le bon sens et la pénétration de cette dame. Elle reconnut, il est vrai, qu’on avait peut-être eu raison de la soupçonner d’un peu de vanité ; mais elle s’apperçut en même temps qu’avec un si grand nombre d’excellentes qualités, tant de véritable dignité dans le caractère, et une conduite si noble, quels que fûssent les égards qu’elle paraissait