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dans un moment si critique, des douceurs auxquels il était accoutumé, retardèrent nécessairement sa guérison ; tandis que la mortification qu’il ressentait de sa disgrace, et l’amertume d’avoir échoué dans sa dernière tentative, occupant continuellement toutes ses pensées, augmentèrent sa fièvre, et le mirent dans un si grand danger, que son domestique, craignant pour sa vie, fit avertir secrétement sa mère de sa maladie et du lieu de sa retraite. Celle-ci au désespoir, accourut sans perte de temps avec sa fille. Elle voulait sur le champ le faire conduire chez elle à Padington ; mais le premier transport l’avait tellement fatigué, qu’il ne voulut pas se prêter à un second. Il refusa absolument de voir un médecin ; et elle était accoutumée depuis si long-temps à déférer à ses volontés et à se conformer à ses sentiments, qu’elle n’eut pas assez de force d’esprit dans cette occasion pour donner ses ordres sans le consulter.

Les prières de sa mère et celles d’Hen-