Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prospérité vous causât une grande surprise ? Charmante et aimable fille, puisse l’avenir vous faire oublier le passé, et puissent les vœux de M. Albani s’accomplir par l’amitié mutuelle que nous allons contracter, et par les consolations que nous nous donnerons l’une à l’autre !

Elles entamèrent ensuite une conversation que la bonté de Cécile et la reconnaissance de mademoiselle Belfield ne tardèrent pas de rendre intéressante et agréable. En peu de temps, la dernière ne cacha plus rien à la première, de ce qui la concernait ; elle la pria pourtant très-sérieusement d’éviter que son frère eût jamais la moindre connaissance de la confidence qu’elle venait de lui faire. Elle lui apprit que son père, qu’elle n’avait perdu que depuis deux ans, était un marchand de toile de la cité : il avait eu six filles de son mariage, dont elle était la plus jeune, et un fils unique, M. Belfield, qui avait été en même-temps l’enfant gâté du père, de la mère et des sœurs. Il avait été élevé au collège d’Eaton ; on n’avait rien