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alarmez pas, répartit Cécile ; soyez persuadée qu’il ne le saura pas. Que peut-on faire pour lui ? Il ne faut pas le laisser plus long-temps languir dans cette situation ; il faut que nous trouvions quelque moyen de le soulager et de l’assister, qu’il y consente ou non. Je crains que cela ne soit impossible. Un de ses amis a déjà découvert son logement, et lui a écrit la lettre la plus gracieuse. Il n’a pas voulu lui répondre ; il a refusé de le voir, et cette attention n’a fait que le fâcher, et lui donner de l’humeur. Eh bien, dit Cécile, je ne veux pas vous retenir plus longtemps ; je craindrais que votre absence ne l’inquiétât. Demain matin, si vous y consentez, je reviendrai ici, et alors, j’espère que vous voudrez bien me permettre de vous secourir. Si cela ne dépendait que de moi, madame, répondit-elle, à présent que j’ai l’honneur de savoir qui vous êtes, je pense que je ne m’en ferais pas beaucoup de scrupule ; car je n’ai pas été élevée comme mon frère : les sentiments qu’on m’a inspirés sont moins élevés.