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partit-elle. Mais je n’ai pas besoin de rien ; M. Albani est extrême. Il sait, je l’avoue, que je ne suis pas bien riche ; il a tort pourtant de croire que j’aye l’âme assez basse pour recevoir de l’argent d’une étrangère.

J’ai véritablement regret, dit Cécile, de la faute que j’ai commise. Cependant, permettez que nous fassions la paix avant de nous séparer : je n’ose pas encore vous proposer de conditions, j’attendrai que nous nous connaissions mieux. Peut-être me permettrez-vous de vous laisser mon adresse, et me ferez-vous l’honneur de me voir. Oh ! non, madame ; j’ai un parent malade que je ne saurais abandonner ; et je vous assure que, s’il se portait bien, il ne trouverait pas bon que je fisse des connaissances tant que nous habiterons un appartement comme celui-ci. Vous n’êtes pas, sans doute, seule à le soigner ; vous ne me paraissez pas assez robuste pour soutenir une pareille fatigue. A-t-il un médecin ? a-t-il les gens nécessaires ? — Hélas ! non, madame, il n’a point de