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CHAPITRE V.

Aventure.


Cécile ne s’était point encore trouvée aussi heureuse et aussi satisfaite : sa vie ne lui avait jamais paru si utile, ni son opulence d’un si grand prix. Elle revenait de voir madame Roberts, et elle était occupée de ses douces réflexions lorsqu’elle rencontra, au moment où elle s’y attendait le moins, le vieillard dont les conseils et le langage l’avaient si fort surprise. Il paraissait très-pressé ; mais s’arrêtant au moment qu’il l’apperçut, il s’écria d’un ton sévère : êtes-vous devenue en si peu de temps fière, impitoyable ? votre cœur s’est-il endurci ? Il ne dépend que de vous d’en faire l’épreuve, s’écria Cécile avec le courage qu’inspire une conscience qui n’a rien à se reprocher. Je l’ai déjà faite, répliqua-t-il avec indignation, et je vous