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venue voir ce matin. C’est une femme charmante ; je suis fâchée qu’elle ne vous soit pas mieux connue ; vous ne pourriez vous empêcher de lui rendre justice. — Est-elle polie, avec vous ? — Polie ! On ne saurait avoir plus de bonté. — En ce cas, comptez qu’elle a quelque vue secrète ; s’il en était autrement, elle serait très-insolente. Et M. Delvile, je vous prie, qu’en pensez-vous ? — Oh ! il me paraît insupportable. Je ne saurais assez vous remercier de m’avoir prévenue assez à temps pour que je ne changeasse pas d’habitation. Je ne voudrais pas pour rien au monde vivre sous le même toit que lui.

Fort bien ; et le fils ne vous paraît-il pas digne de tels parents. Non, certainement ; il n’a pas la moindre ressemblance avec son père ; et s’il a quelque chose de sa mère, c’est seulement les qualités que tous ceux qui la voient sans prévention devraient desirer de posséder. — Vous ne connaissez pas cette famille. Ils ont tous des vues sur votre personne ; et si vous ne vous tenez pas sur vos gardes, vous