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encore, répliqua Cécile ; mais je voudrais, en vous montrant le risque que vous courez, vous engager, avant qu’il soit trop tard, à prévenir cette affreuse catastrophe. Madame Harrel, plus offensée qu’alarmée, entendit cette réponse avec peine, et, après avoir hésité un moment, elle dit avec humeur : J’avoue que je ne suis pas trop satisfaite que vous me teniez des discours aussi peu consolants ; je suis sûre que nous vivons comme tout le monde ; je ne conçois pas pourquoi un particulier, dont la fortune est telle que celle de M. Harrel, vivrait différemment. Quant aux petites dettes qu’il contracte de temps en temps, il a cela de commun avec tant d’autres ! Cela ne vous paraît si singulier que parce que vous n’y êtes pas accoutumée. Vous êtes dans l’erreur, si vous supposez qu’il n’ait pas l’intention de les payer ; il m’a assurée ce matin qu’aussi-tôt qu’il toucherait ses rentes, il se proposait d’acquitter exactement tout ce qu’il pouvait devoir. Je suis enchantée de ce que vous me dites, répondit Cécile,