Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trop bien qu’il était impossible qu’il pût jamais y avoir rien à perdre.

J’ai eu la satisfaction, continua-t-il, de laisser tous nos amis en bonne santé, à l’exception de la pauvre milady Marguerite qui a eu une nouvelle attaque de son asthme, pour laquelle elle n’a point voulu qu’on appelât de médecin. M. Monckton a cependant fait tout son possible pour qu’elle y consentît. Je crois que la vieille dame sait fort bien à quoi s’en tenir à cet égard. En finissant ces mots, il regarda Cécile d’un air malin : mais s’étant apperçu qu’une pareille finesse lui déplaisait, il changea tout-à-coup de ton, et ajouta : « Rien de si étonnant que la manière dont ils vivent ensemble ; à voir leur union, on n’imaginerait jamais la grande disproportion d’âge qui se trouve entre eux. Pauvre vieille milady ! sa mort sera une terrible perte pour M. Monckton ».

Une terrible perte ! répéta Madame Harrel. Je la connais pour la femme la plus hautaine, la plus acariâtre qui existe.