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Placée aussi désagréablement, elle trouva peu de ressources dans le voisinage de M. Arnott, le désir qu’il avait de s’entretenir avec elle étant absolument réprimé par une impulsion involontaire et inquiétante, qui le forçait à observer attentivement les regards et les mouvements du chevalier. À la fin, ennuyée de rester toujours dans cette position fâcheuse, elle prit le parti de chercher à lier conversation avec mademoiselle Leeson. La difficulté était de savoir comment s’y prendre ; elle ne connaissait aucune des liaisons, de cette demoiselle, ou de ses amies, et n’était point instruite de sa façon de penser ; le son de sa voix même lui était étranger, et son air froid la glaçait. Comme il ne lui restait pourtant que cette seule ressource, elle résolut de la tenter, aimant mieux s’exposer à ses regards peu engageants, que d’être continuellement déconcertée par ceux du chevalier.

Après une mûre délibération sur le sujet qu’elle choisirait, elle se rappela que mademoiselle Larolles avait été présente à