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changer de sujet, il y revint toujours avec une espèce d’obstination.

Lorsque la compagnie se fut retirée, M. Arnott étant resté seul avec les dames, Cécile, surprise de ne point voir M. Harrel, demanda de ses nouvelles, et observa qu’il n’avait point paru de toute la journée. Oh ! s’écria sa femme, vous en êtes étonnée ? cela arrive continuellement. Il dîne ordinairement au logis ; sans cela, je ne le verrais jamais. Réellement ? Et à quoi emploie-t-il son temps ? C’est ce que je ne saurais vous dire, car il ne me consulte jamais là-dessus ; cependant j’imagine qu’il l’emploie à peu près de même que ses pareils.

Ah ! Priscilla, s’écria Cécile, d’un ton sérieux, je ne m’attendais guère à vous trouver aussi changée, et que vous eussiez adopté en si peu de temps les maximes des femmes du bon ton. Des femmes du bon ton, répéta madame Harrel ! eh bien, ma chère, je suis l’usage établi parmi les personnes de mon état. On ne saurait, je pense, trouver rien à redire à