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Larolle, sans s’embarrasser de son air, continua de lui exprimer le désir ardent qu’elle avait depuis long-temps de la connaître, lui dit qu’elle espérait la voir fréquemment ; assurant que rien au monde ne lui ferait plus de plaisir, et la pria de permettre qu’elle lui recommandât sa marchande de modes. Je vous assure, continua-t-elle, qu’elle a tout Paris à sa disposition : vous y verrez les plus charmants bonnets, les plus magnifiques garnitures ; ses rubans sont toujours du meilleur goût. Rien au monde de si dangereux que sa boutique : je n’entre jamais chez elle que je ne sois sûre d’en sortir ruinée. Je vous y mènerai ce matin, si vous voulez.

Je vous remercie, dit Cécile ; si sa connaissance est si redoutable, je ferai mieux de n’y pas aller. Cela est impossible ; on ne saurait vivre sans elle. Il est vrai qu’elle est horriblement chère ; mais doit-on s’en étonner ? Elle fait de si jolies choses, qu’on ne peut trop les payer. Mad. Harrel ayant joint sa recommandation