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sien, elle me l’envoya. Cela n’était-il pas charmant ? Pour elle, extrêmement ! répartit Cécile en riant. Eh bien ! continua-t-elle, j’étais si joyeuse, que je savais à peine ce que je faisais ; je me tournai de tant de côtés, que je me procurai un des plus jolis habits de bal que vous ayez jamais vus : si vous vous donnez la peine de passer chez moi une matinée, je vous le montrerai. Cécile, peu préparée à une invitation aussi brusque, fit une inclination de tête sans rien dire ; et Mademoiselle Larolles, trop heureuse de parler sans être interrompue, loin de s’offenser de son silence, continua son récit.

Nous en sommes actuellement au plus fâcheux de l’avanture. Pensez donc que tout étant prêt, je ne pus jamais avoir mon coëffeur. Je le fis chercher par toute la ville ; on ne le trouva nulle part ; je crus que je mourrais de chagrin : je vous assure que je pleurai tant, que si je n’avais pas eu un masque, je n’aurais jamais osé me montrer. Enfin, après avoir essuyé