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vait que les liaisons de Cécile ne s’étendaient pas au-delà d’un cercle particulier dont il faisait lui-même le principal ornement ; qu’elle avait rejetté tous les partis qui s’étaient présentés jusqu’alors ; et comme il l’avait soigneusement observée depuis ses premières années, il avait sujet de penser que son cœur s’était refusé à toute impression dangereuse. Il s’était accoutumé depuis long-temps à la considérer comme un bien qui ne pouvait lui échapper ; et quoiqu’il n’eût pas apporté une plus grande attention à approfondir sa façon de penser qu’à empêcher qu’elle ne parvînt à découvrir la sienne, il avait disposé d’avance de sa fortune, et avait déjà fait des arrangements en lui-même qui répondaient le mieux à ses goûts.

La mort du doyen, oncle de Cécile, avait réellement alarmé M. Monckton ; il la voyait à regret abandonner la province de Suffolk, où il se regardait comme l’homme le plus considérable, tant par son mérite, que par son crédit ; et il redoutait le séjour de Londres, où il prévoyait