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lors : Auriez-vous eu peur ? Tout le monde, je crois, a eu peur, répondit Cécile d’un air de dignité, qu’elle affecta pour mortifier son amour-propre. J’avoue que je n’en conçois pas la raison, ajouta-t-il ; le drôle ignorait à qui il parlait. Voilà tout.

Quelqu’un ayant alors emmené le chevalier, M. Monckton qui desirait ardemment de connaître les vrais sentiments de Cécile, lui dit d’un air d’intérêt : À présent toute cette affaire n’est plus que ridicule : sûrement ils ne seront pas assez imprudents pour qu’une bagatelle de cette espèce ait des suites plus sérieuses. Je crois, ajouta l’étranger, que celui qui a le bonheur de vous causer de l’inquiétude, sent trop le prix de sa vie pour l’exposer encore.

Ne pourriez-vous pas, M. Monckton, continua Cécile trop alarmée pour s’occuper de cette réflexion, parler à M. Belfield ? Vous le connaissez, je le sais. Il serait possible que vous le joignissiez. — Je ferai avec plaisir tout ce que vous sou-