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de reproche : souffrirez-vous, miss Beverley, qu’un impertinent faquin ait l’honneur de vous donner la main ?

Belfield indigné lui demanda, à son tour, ce qu’il entendoit par les termes d’impertinent faquin. Le chevalier les répéta avec encore plus d’insolence que la première fois. Cécile, extrêmement choquée, les pria sérieusement l’un et l’autre de se contenir ; ce qui n’empêcha pas que Belfield, à cette nouvelle insulte, ne laissât aller sa main, et ne portât la sienne à la garde de son épée, tandis que le chevalier se prévalant de sa disposition, (il se trouvait élevé d’une marche au dessus de son antagoniste) le poussa fièrement, et descendit dans le corridor. Belfield outré tira sur le champ son épée, et le chevalier se préparait à suivre son exemple, quand Cécile, dans le plus grand effroi, s’écria : juste ciel ! personne ne viendra-t-il les séparer ? Alors un jeune homme se faisant jour à travers la foule, leur dit en élevant la voix : quelle honte ! quelle honte ! messieurs ! est-ce