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cela n’est-il pas enchanteur ? À ces mots madame Harrel qui n’aimait l’opéra que comme un lieu d’assemblée, où beaucoup de gens de sa connaissance se rendaient, et où l’on allait parce que ce spectacle était à la mode et fournissait l’occasion de voir et d’être vue, prit, sans hésiter, le chemin du café. Là, Cécile vit plutôt l’apparence d’une brillante assemblée d’hommes et de femmes réunis à dessein, que des gens isolés se rencontrant par hasard, et que la nécessité seule obligeait à se trouver ensemble pour attendre le moment d’être placés.

La première personne qui les aborda fut le capitaine Aresby, qui de l’air langoureux qui lui était ordinaire, sourit à Cécile, et lui dit à l’oreille : que vous êtes charmante ! Vous avez aujourd’hui une figure céleste.

Vous n’avez donc pas voulu nous faire l’honneur d’essayer du bal du Panthéon ? Il est vrai que j’ai su que vous en aviez eu un magnifique chez M. Harrel ; j’ai été désespéré de ne pouvoir y assister ; j’ai