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toutes nos recherches. En conséquence, elle témoigna à madame Harrel, qu’elle serait charmée de l’accompagner au premier opéra nouveau.

Le samedi suivant, elle alla donc avec cette dame et madame Mears, au théâtre de Hay-Market ; et M. Arnott, à son grand contentement, les accompagna.

Ils arrivèrent tard ; l’opéra était commencé, et la foule était si considérable, même dans les corridors, qu’elles eurent peine à passer. Mademoiselle Larolles vint sur-le-champ les joindre ; et courant à Cécile, elle lui prit la main en lui disant : mon dieu, vous ne sauriez vous imaginer combien je suis enchantée de vous voir ! Dites-moi, je vous prie, ma chère amie, où vous êtes-vous cachée depuis plus de vingt siècles ? Vous êtes trop heureuse d’être ici aujourd’hui : c’est le meilleur opéra qu’on nous ait donné de toute la saison : il y a tant de monde, qu’il est impossible de se tourner. Il nous faudra une demi-heure avant de pouvoir nous placer. Le café est tout plein ; venez seulement et regardez ;