Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tamment au cordon de la sonnette, qu’elle ne cessa de tirer qu’après que deux ou trois domestiques furent accourus. Alors, moins épouvantée, elle leur fit signe de demeurer, et resta elle-même tranquille, pour voir ce qui allait se passer.

Le vieillard, sans faire la moindre attention à la maîtresse de la maison, continua de s’adresser à Cécile. Apprenez donc, ajouta-t-il, le véritable usage des richesses ; usage digne d’éloges, et tel que non-seulement en plein jour il resplendira du plus grand éclat, mais même encore dans les ténèbres de la nuit la plus obscure, et qu’il vous procurera, au moment du repos, les pensées les plus douces, et un sommeil qui ne sera jamais troublé. Dites-moi, connaissez-vous cette façon de disposer de ce que la providence a remis en vos mains ? Peut-être, répondit-elle, pas aussi bien que je le désirerais ; ce qu’il y a de sûr, c’est que je suis très-portée à m’en instruire. Commencez donc dès à présent, tandis que la jeunesse et l’innocence vous laissent encore la force né-