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madame Harrel lui en demandât la raison, elle lui dit : me pardonnerez-vous, ma chère amie, si je vous avoue que je suis très-surprise que vous pensiez encore à ces préparatifs ? — Bon dieu, ma chère ! Et pourquoi ? Parce que dans ce moment-ci toutes nouvelles dépenses doivent être supprimées jusqu’à ce que M. Harrel ait touché l’argent dont il vient de parler. — Bon ! la dépense d’une pareille bagatelle est un si petit objet pour la fortune de M. Harrel, qu’à peine s’en appercevra-t-il. D’ailleurs, il doit recevoir si promptement de l’argent, que c’est comme s’il l’avait déjà.

Cécile, craignant de se montrer trop officieuse, commença à faire l’éloge de la générosité et de la complaisance de M. Arnott ; et elle en prit occasion, tout en continuant à le louer, d’insinuer qu’il n’y avait que les gens équitables et économes qui fussent réellement généreux et bienfaisants. Elle ne s’était pas pourvue, pour le bal, d’un habit de masque, parce qu’ayant demandé conseil à ce sujet à madame