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Madame Harrel étonnée d’un pareil propos, s’arrêta tout court. Ils se turent, et l’imitèrent. Ils entendirent alors, que M. Harrel répondit très-doucement : « Encore un peu de patience, mon cher M. Rawlins ; je dois toucher demain ou après demain une grosse somme, et vous pouvez compter que vous serez payé. Non, monsieur, s’écria M. Rawlins, vous m’avez si souvent dit la même chose, que c’est tout comme si vous ne me disiez rien. Il y a long-temps que cet argent m’est dû ; et je dois moi-même une somme qu’il faut payer, et pour laquelle on ne veut pas attendre plus long-temps. Certainement, M. Rawlins, répliqua M. Harrel d’un ton plus radouci ; comptez que vous l’aurez. Je vous prie seulement de vouloir bien attendre encore un jour ou deux tout au plus, et alors vous pouvez être assuré que vous serez satisfait. Vous n’en serez pas plus mal pour m’avoir obligé. Je n’employerai jamais d’autre que vous. Je serai, avant qu’il