Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Suffolck. Cette profession peu conforme aux idées ambitieuses de son père, ne lui avait pas paru digne de lui ; l’appât des richesses avait eu moins d’empire sur son esprit, que le désir de vivre d’une manière plus brillante ; sa vie avait été celle d’un gentilhomme de province ; et sans avoir cherché à augmenter sa fortune, il s’était contenté des revenus que les travaux de ses prédécesseurs lui avaient procurés. Cécile était encore au berceau, lorsque son père vint à mourir ; sa mère suivit son mari de très-près. Ils lui avaient laissé dix mille livres sterling, et l’avaient confiée au doyen***, son oncle, qu’ils avaient nommé son tuteur. C’est chez cet ecclésiastique, dont la fortune, augmentée par plusieurs circonstances heureuses, était devenue assez considérable, que Cécile venait de passer quatre années, lorsqu’il vint à décéder. Sa mort, en la privant de son dernier parent, l’avait laissée héritière de tous ses biens, dont le revenu se montait à 3000 livres sterling ; à cette seule condition, que le mari en