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retraite ; mais n’obtenant jamais de réponse satisfaisante, il en conclut qu’elle vivait avec des gens qui n’étaient point de sa connaissance.

Le pauvre M. Arnott se trouva extrêmement déconcerté, en se voyant privé de la satisfaction de l’accompagner aux assemblées, où, soit qu’il s’entretînt avec elle, ou qu’il l’écoutât seulement, il avait au moins le bonheur de la voir et de l’entendre. Celui qui souffrait le plus de cette nouvelle manière de vivre, était M. Monckton, qui, incapable d’endurer les mortifications que ses visites du matin chez madame Harrel lui avaient attirées, était décidé à ne plus s’y exposer ; mais d’attendre que le hasard lui procurât le plaisir de la rencontrer ailleurs. Dans cette vue, il fréquentait assidûment tous les lieux publics, se faufilait avec tous ceux qu’il présumait avoir la moindre liaison avec les Harrel. Sa patience ne tint pas contre cette résolution. Il eut beau redoubler de soins, il ne la trouvait nulle part. Cécile, heureuse dans sa retraite, passait